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tres, les magistrats et les gendarmes fusillés. Et le lendemain de notre défaite, vous avez solennellement replacé Devienne, l’entremetteur de Napoléon III, au plus haut sommet de votre justice. Et vos évêques, traînant leurs pèlerins, prêchent par toute la France les guerres de religion. Et dix-huit mois après la lutte, vos prisons sont encore pleines de condamnés à mort.»

VOIX DES FUSILLÉS DANS LES TRIBUNES : — « Sur trois cents otages, soixante tombèrent, et alors seulement qu’on avait tué des milliers d’entre nous. Pour venger soixante hommes ; vous avez pris trente mille des nôtres. Peuple, tiens la balance et souviens-toi des fusillés de Mai !»

MILLIÈRE, TONY-MOILIN : — « Vous nous avez fusillés, quoique nous n’eussions point combattu, parce que nous étions socialistes. Vous-mêmes vous l’avez avoué. »

VOIX DES FUSILLÉS DANS LES TRIBUNES : — «  Qu’eussiez vous dit, si nous avions fusillé tous les conservateurs ! Pendant deux mois de règne, maîtres absolus de Paris, nous n’avons pas mis à mort un seul ennemi politique.

VARLIN : — « Vous avez lutté contre la Commune, et qu’y avez-vous compris ? C’était la révolution qui com-