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d’épargne. La banqueroute était là, Achille Fould, depuis ministre de Napoléon III, la proposait. Trop généreux, les républicains voulurent acquitter les dettes de la monarchie, et un impôt de 45 centimes permit à la nation de faire face aux engagements. Voilà, mon cher Jacques, l’origine de cet impôt fameux. Je sais bien que les propriétés rurales en furent le plus atteintes, mais valait-il mieux laisser faire banqueroute au pays ?

La nouvelle assemblée qui prit le nom de Constituante, se réunit le 4 mai 1848. D’une immense acclamation, elle salua la République. Elle promettait de s’occuper sérieusement de la solution du problème social.

En attendant le prolétaire de l’industrie gisait sur le pavé. L’inquiétude avait gagné le haut commerce, le capital dormait dans ses cachettes timides, les ateliers se fermaient. Le gouvernement, qui avait promis du travail à tous les ouvriers sans emploi, organisa des ateliers nationaux. Ressource stérile, et, dans l’application, humiliante pour les ouvriers que la féodalité bourgeoise, déjà ralliée, rêvant une république à son seul profit, ne voulait pas occuper utilement.