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tombe sanglante ; — la République, l’Empire ; — la vie d’un côté, — de l’autre non-seulement la mort, mais encore la mort honteuse pour cette France replacée sous l’ancien joug.

En effet, en 1815, l’ancienne royauté est déballée des fourgons étrangers. Désespérant d’effacer entièrement le passé, le frère de Louis XVI daigna nous octroyer la jouissance de quelques-uns de ces droits pour lesquels, vingt années auparavant, étaient morts tant de milliers d’hommes. En payant un milliard aux nobles rentrés à la suite du roi, Jacques Bonhomme de la campagne put espérer de conserver le champ qu’il cultivait depuis vingt-cinq années. Des députés, nommés par la réaction royale, votèrent l’impôt. Le clergé reverdit comme en plein Moyen Age. La riche bourgeoisie, habilement ménagée, peu soucieuse du maître, pourvu que ses intérêts soient saufs, applaudit jusqu’au jour où le successeur de Louis XVIII, Charles X, prétendit la ramener, elle aussi, au règne du bon plaisir. Elle se souvint alors du vieux Jacques Bonhomme, et les cajoleries de 89 recommencèrent. Lui, il accourut avec un cœur et une naïveté, hélas ! pareille : pendant trois jours,