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gulière défaite, ne sut pas faire surgir de son patriotisme une armée de désespérés. Non, ce n’était plus la génération de 92 qui avait jeté quatorze armées de héros à la face des rois.

Et cette armée qui fit maudire à l’étranger le nom français, qu’on appelle la grande (que fûtes-vous donc, héroïques va-nu-pieds de la République, partout accueillis comme des libérateurs !), certes, elle combattit vaillamment, à la française, mais tu n’étais plus avec elle, âme des Hoche et des Marceau ! L’amour du chef avait tué l’amour de la patrie. Ce n’était plus la République, les droits de l’homme, mais la personne d’un seul qu’elle défendait. La Marseillaise n’éclatait plus sur ces lèvres. Et ils mordirent la terre pour cet homme qui ne sut pas tomber avec eux !

Combien d’heures il a fallu, cinquante ans, un demi-siècle, pour que la France, égarée par sa douleur, découvrit enfin le vrai coupable. Histoire, au vainqueur prostituée, nous t’avons enfin arraché une à une la preuve des cruautés, des mensonges et des folies de cet homme ; pièces en mains nous pouvons aujourd’hui absoudre la France, absoudre le hasard et dire :