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raux, s’écrièrent les députés des communes. « Eh bien ! il composera une Assemblée nationale. »

À ces mots le roi s’alarme. Le lendemain le tiers trouve la porte close. Il pleut. Et derrière ses fenêtres la reine rit de bien bon cœur de voir ces bourgeois crottés glisser sur le pavé de Versailles. Mais voilà qu’une porte s’ouvre, hospitalière. Ils entrent. C’est la salle du Jeu de paume, et là, le 20 juin 1789, ils jurent de ne pas se séparer avant d’avoir donné à la France une Constitution. Le lendemain on les chasse de cet asile. Cependant il faut s’expliquer, et au bout de trois jours le roi daigne réunir l’Assemblée au grand complet pour l’informer de ses bienfaits. « Il invite les États à indiquer les moyens de remédier aux abus, promettant de les adopter s’ils s’accordent avec l’autorité royale. »

Tu devines, Jacques Bonhomme, quelle terrible colère s’empara des députés du tiers ainsi humiliés. Aussi quand Louis XVI se retira suivi des deux ordres privilégiés, les Communes demeurèrent assises, silencieuses. Tout à coup une voix perce cette tristesse. C’est un marquis faisant les fonctions de laquais qui marmotte de-