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pour alimenter d’eau les carpes de Sa Majesté ? Aussi, comme on afferme un champ ou du bétail, le roi avait dû affermer Jacques Bonhomme aux seigneurs de la finance, — Veux-tu connaître les conditions du bail ?

D’abord, tu payais trois impôts : la taille, c’est-à-dire l’impôt foncier établi sur la personne et non sur la terre, ce qui permettait de privilégier tel ou tel ; les aides, c’est-à-dire les droits réunis ; la gabelle, c’est-à-dire la taxe du sel.

Tu payais ensuite une taxe sur le fer de ton outil, sur l’étain de ta vaisselle, sur les ventes ou les achats, pour naître, pour mourir, pour te marier.

À côté du manant, le noble ne payait rien, le prêtre ne payait rien ; Jacques Bonhomme payait pour tous les deux et à tous les deux, après avoir d’abord payé au roi.

Au roi, — le maître suprême, le Dieu, placé au sommet de ce triangle lumineux et que tes yeux n’avaient même pas la force de regarder en face, tu payais les impôts énumérés plus haut et en outre quelques dizaines d’autres, le don de joyeux avénement, le don de ceinture, etc., etc.

Au clergé la dîme en argent sur les bois, les