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R. Les mines. Déjà, aujourd’hui l’État se réserve le droit d’exproprier dans l’intérêt social les possesseurs de mines métalliques ou autres. Ne peut-il également en abandonner la conduite et l’exploitation à des associations de mineurs, sous des garanties déterminées ? le fonds appartiendrait toujours à l’État, car il ne s’agit pas de constituer au profit de certains groupes, l’exploitation qu’on enlève à d’autres.

D. L’état n’a-t-il pas également des droits sur les chemins de fer et les canaux ?

R. Ces entreprises sont au premier chef des services publics. Elles doivent donc retourner à la masse. Aujourd’hui l’État les surveille, les subventionne et acquitte les intérêts des obligations. Eh bien ! que, moyennant rachat, leur exploitation soit confiée aux employés, ouvriers, mécaniciens, chauffeurs, hommes d’équipe, bateliers, éclusiers, etc., qui les entretiennent. Intéressés à la besogne, ces coopérateurs la feront bonne ; eux et le public, tout le monde en bénéficiera. On verra disparaître ces humiliantes séparations de classes (1re, 2e et 3e), ces gares monumentales, ces salies d’attente inutiles, ces formalités coûteuses