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viennent garder l’Assemblée ; le 23, ils refusent de mitrailler le peuple ; à Paris, ils déclarent qu’ils tireront à bout portant sur les Suisses si les Suisses tirent sur les Parisiens ; le jour de la prise de la Bastille, beaucoup passent aux patriotes. Et aux frontières, quand Dumouriez trahit, lui naguère adoré des troupes, poursuivi à coups de fusil par ses soldats eux-mêmes, il ne doit son salut qu’a la vitesse de son cheval.

Qu’êtes-vous devenus, soldats de la Liberté, à la Liberté seule fidèles !

Mais ne désespérons pas, Jacques Bonhomme. L’air de Paris mouille la poudre. Mêlés aux discussions du peuple dont ils sont sortis, bien des Jacques oublieront au jour voulu qu’une loi les a fait soldats pour se souvenir que la nature les fit hommes.


Récapitulons. Jacques Bonhomme a sué deux milliards trois ou quatre cent millions, donné ses enfants, — voilà l’État pourvu. Reste à doter la commune et le département.

Quelle veine nouvelle va-t-on ouvrir à ce misérable Jacques, déjà vide de sang, dont on a taxé la terre, l’air, l’habitation, le sel, le vin, le vête-