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l’obéissance passive à leurs chefs. — Va au Mexique, va à Rome. Il va. — Balaie le boulevard. Il tire. — Oh ! Jacques, dont je serrais hier la main fraternelle, est-ce ta main qui vient de me frapper !

Loi barbare, qui mets un bandeau sur les yeux de mon frère, qui, de mon ami d’hier fais le bourreau d’aujourd’hui, toi qui te joues du sang, tu mérites bien ton nom terrible. N’invoque pas le salut public. Sainte image de la patrie, nous t’avons vue meurtrie pendant la Révolution, toute l’Europe menaçante. Il te suffit de dire : « À moi, mes enfants ! » et quatorze armées de volontaires naquirent de ta plainte. Leurs mères, leurs femmes, leurs fiancées les conduisaient en chantant jusqu’à l’armée. Le feu divin les avait fait géants. Et quand cet ouragan eut franchi la frontière, on chercha vainement la trace des ennemis.

Qu’ils furent grands, ces soldats citoyens de la France nouvelle, serrés autour de la loi ! Que Louis XVI combine ses attentats contre l’Assemblée naissante ; que Breteuil, crie de sa grosse voix : « S’il faut brûler Paris, on brûlera Paris ; » déjouant ces complots, les soldats, au 20 juin,