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tous les jours, mais contrairement à tous les autres impôts, il n’est pas voté par ceux qui le paient. — C’est la France de plus de vingt ans, seule représentée au Corps législatif, qui prend chaque année cent mille hommes à la France de moins de vingt ans. Avant de reconnaître des droits à Jacques Bonhomme, la loi lui demande sa vie.

Tous les jeunes gens qui ont vingt ans révolus avant le 1er janvier d’une année sont obligés de tirer au sort cette année-là. On prend ensuite, suivant l’ordre des numéros, un nombre de jeunes gens suffisant pour atteindre le chiffre du contingent voté par les députés. Autrefois les numéros élevés étaient exempts du service. Depuis Napoléon III il n’y a plus de bons numéros.

Jacques a tiré le numéro 1. Il a le malheur d’être vigoureusement constitué, il est trop pauvre pour se faire remplacer. Il servira d’abord pendant cinq ans dans l’armée active, ira guerroyer au Mexique ou ailleurs, de là il passera quatre ans dans la réserve où Napoléon III, par un simple décret, pourra l’aller chercher quand il lui plaira.

Pierre a tiré le numéro 100,000. Il n’en sera