malheureux leur disait : « Vous pensez à moi aujourd’hui, messieurs les juges, et c’est pour me frapper, mais où étiez-vous pendant mon enfance livrée à la misère et aux mauvais enseignements ? Où étiez-vous aux jours de chômage, aux jours de maladie, aux heures terribles ou la vue des coquins triomphants, gonflait de passions ma poitrine ? Où étiez-vous quand, près du gouffre, un mot de pitié, un regard bienveillant, une main tendue, eussent suffi pour me retenir ? J’ai, dites-vous, une dette à la société, que m’a-t-elle donc donné ? »
Le tribunal répondrait certainement par le maximum de la peine.
Et tous ces condamnés sont enfermés pêle-mêle dans les mêmes prisons, jeunes et vieux, novices et endurcis, voleurs pour un pain et voleurs de millions. Je me trompe, ces derniers qui sont riches, capitonnent leurs cellules et se procurent toutes sortes d’agréments.
Mais, si les procureurs impériaux, si les juges d’instruction se trompent, si les tribunaux acquittent, la justice accorde-t-elle au moins une indemnité à l’innocent injustement poursuivi ? Non, Jacques. Eh quoi la honte de l’arrestation,