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APPENDICE

férence aux feuilles figaristes qu’on peut soupçonner d’avoir amplifié la gloire de l’armée. « Avant-hier, il y a eu (à Satory) une tentative de révolte. Les soldats commencèrent par viser les plus mutins, mais comme ce procédé ne paraissait pas suffisamment expéditif, on fit avancer des mitrailleuses qui tirèrent dans le tas. L’ordre fut rétabli, mais à quel prix. (Versailles, 27 mai.) » — « Vers 4 heures du matin, il s’est produit un nouveau soulèvement parmi les prisonniers de Satory. Il y a eu plusieurs décharges de mitrailleuses et vous pensez que le nombre des morts et des blessés a dû être assez considérable. (Versailles, 28 mai.) »


XLII


Le Figaro publia l’historique des derniers jours de l’Hôtel-de-Ville

En voici un extrait :

« La citoyenne A…, une grande personne d’un certain âge déjà, elle peut bien avoir quarante ans, ayant dû être belle autrefois et ayant conservé de ce passé une grande opinion d’elle-même et de son influence, vint s’asseoir à côté de l’officier d’état-major qui remplaçait Delescluze ; elle s’entretint quelque temps avec lui à voix basse.

« Le citoyen officier signa deux demi-feuilles de papier, les lui remit assez mystérieusement, après quoi elle se leva et sortit du salon rouge.

« Dans la salle du peuple, une jeune fille à la mine effrontée l’attendait.

« Je suivis un instant ces deux citoyennes, d’ailleurs fort dissemblables, dont l’une était incontestablement la suivante de l’autre, et je les vis se diriger vers les bureaux, qui étaient situés tout le long du couloir qui tournait autour de la cour intérieure et s’ouvraient sur ce même couloir par des portes à un seul battant.

« Il y avait là divers services installés depuis peu, vu que jamais je n’ai assisté à de si nombreux changements de locaux que pendant le règne de la Commune à l’Hôtel-de-Ville.