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APPENDICE


XXXVI


Sicre vola sa montre et s’en fit une parure.

Voici d’abord le rapport du lieutenant Sicre :

« Paris, le 28 mai 1871.

« Mon colonel,

« J’ai l’honneur de vous rendre compte que, dans la journée du 28 mai courant, ayant profité de la permission que vous m’aviez accordée pour aller voir un officier, blessé le 19 janvier dernier, à l’ambulance, rue Saint-Lazare, n° 90 (M. Darnaud, capitaine, de la commune de Roquefixade (Ariège), je fus accosté par un prêtre en bourgeois, chevalier de la Légion d’honneur, qui, me voyant passer, rue Lafayette, me pria d’arrêter, en me le désignant par son nom, le nommé Varlin, ex-ministre délégué aux finances de la Commune. (Ce prêtre avait été arrêté par son ordre et fait plus d’un mois de détention sous le vil régime des assassins de la Commune.)

« Je me suis empressé de déférer à cette demande et, se voyant reconnu lorsque j’ai marché vers lui, Varlin a cherché à m’échapper, en fuyant et en prenant la rue Cadet ; saisi immédiatement au collet, je l’ai maintenu en mon pouvoir et entrainé ainsi jusqu’à la rue de Lafayette, où j’ai requis quelques hommes en armes du 3e de ligne.

« Après lui avoir fait lier solidement les mains derrière le dos, avec une courroie, je l’ai conduit sous bonne escorte à M. le général de division Lavaucoupet, aux Buttes-Montmartre.

« Pendant le trajet, il fut reconnu par toutes les personnes qui se trouvaient sur son passage et, arrivé à l’état-major, il n’a pu nier son identité.

« Parmi les objets trouvés sur lui, se trouvaient : un portefeuille portant son nom, un porte-monnaie contenant 284 fr. 15, un canif, une montre en argent et la carte de visite du nommé Tridon.

« Après avoir été présenté devant M. le général de