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bonapartisme. Accusation bête, démentie par mille preuves. Pour l’honneur des délégués, il faut dire la vérité entière. Aucun d’eux ne connaissait le mécanisme politique et administratif de cette bourgeoisie dont ils sortaient presque tous.




CHAPITRE XIX


Les Francs-Maçons se rallient à la Commune. — Première évacuation du Fort d’Issy. — Création du Comité de salut public.

M. Thiers connaissait à fond ces impuissances. Très inquiet, à la fin de mars il se rassura vite sur cette insurrection peureuse de la Banque, ignorante de ses ressources, et dont le Conseil s’évaporait en paroles. Mais il savait la faiblesse de ses troupes, les retours foudroyants de la grande ville et craignait de brusquer la fortune. Il mettait d’ailleurs une coquetterie à jouer au soldat devant les Prussiens, installait des batteries, dirigeait les tranchées, disait à Mac-Mahon grognant d’obéir au pékin : « Je connais ces fortifications, c’est moi qui les ai faites ». Pour apaiser les intransigeants de l’Assemblée qui le harcelaient de donner l’assaut, il reçut de haut en bas les conciliateurs qui multipliaient leurs démarches et leurs combinaisons boiteuses.

Tout le monde s’en mêlait, depuis le bon et visionnaire Considérant jusqu’à l’acrobate Girardin, jusqu’à l’aide de camp de Saisset, Schœlcher, qui avait remplacé son plan de bataille du 24 mars par un plan de conciliation. On riait beaucoup de ces rencontres. De-