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d’une insurrection. Ce plaidoyer pour les ruraux lasse les patiences. « Reconnaissez-vous, oui ou non, le Comité Central ? — Non », dit Langlois. Il détala, courut après sa proclamation.

La nuit fut calme, d’un calme mortel pour la liberté. Par les portes du sud, Vinoy emmenait à Versailles régiments, artillerie, bagages. Les soldats se traînaient, insultaient les gendarmes. L’état-major, suivant ses traditions, avait perdu la tête, oubliait dans Paris trois régiments, six batteries, toutes les canonnières qu’il eût suffi d’abandonner au cours de l’eau. La moindre démonstration des fédérés eût arrêté cet exode. Loin de fermer les portes, le nouveau commandant de la garde nationale, Lullier, laissa — il s’en est vanté devant le conseil de guerre — toutes les issues à l’armée.




CHAPITRE IV


« Nos cœurs brisés font appel aux vôtres. »
Les maires et adjoints de Paris et les députés de la Seine à la Garde Nationale et à tous les citoyens.

Le Comité Central convoque les électeurs. — Les maires de Paris et les députés de la Seine se lèvent contre lui.

Paris ne connut sa victoire que le 19 au matin. Quel changement de décor même après les décors sans nombre de ces sept mois de drame. Le drapeau rouge est à l’Hôtel-de-Ville. Avec les brouillards du matin, l’armée, le Gouvernement, l’Administration se