CHAPITRE II
Au plébiscite rural la garde nationale parisienne avait répondu par la Fédération, aux menaces des monarchistes par les manifestations de la Bastille, au projet de décapitalisation, au soufflet d’Aurelles, par les résolutions du 3 mars. Ce que les périls du siège n’avaient pu, l’Assemblée le fit : l’union de la petite bourgeoisie avec le prolétariat. La bourgeoisie moyenne fut soulevée ; l’éloignement de l’Assemblée froissait son orgueil, l’alarmait pour ses affaires. L’immense majorité de Paris vit sans regret s’organiser une défense parisienne. Le 3 mars, le ministre de l’intérieur, Picard, ayant dénoncé « le Comité Central anonyme » et appelé « tous les bons citoyens à étouffer ses coupables manifestations », personne ne s’émut. L’accusation du reste était ridicule. Le Comité s’étalait au grand jour, envoyait des comptes rendus aux journaux et n’avait manifesté que pour sauver Paris d’une catastrophe. Il répondit le lendemain : « Le Comité n’est pas anonyme ; il est la réunion des mandataires d’hommes libres qui veulent la solidarité entre tous les membres de la garde nationale. Ses actes ont toujours été signés. Il repousse avec mépris les calomnies qui l’accusent d’excitation au