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cessibles pour tous tandis que Napo— fr. léon, en parlant des Alpes Rhétiennes, ti) disait « qu’une armée ~oa ~ p<MMf parce tout OM « ? Aomme poMCStt poser le epied.

vt Des généraux non moins expéri— st mentés que lui dans la guerre de mon— c( tagnes, ont partagé sans doute la même opinion en proclamant la grande b : difficulté qu’on éprouve à y mener pune guerre défensive, à moins de réu— u nir les avantages d’une levée en masse s( des populations ceux d’une armée bl régulière, la première pour garder les d cîmes et harceler l’ennemi, la dernière pour lui livrer bataille sur les points s< décisifs à la jonction des grandes val— c< Mes. En relevant ces contradictions, nous t< ne cédons point à un futile esprit de e critique, mais seulement à l’envie de ! ( démontrer à nos lecteurs que, loin n d’avoir porté l’art jusqu’à ses dernières r limites, il existe encore une multitude à de points à discuter. t Nous n’entreprendrons pas de déc montrer ici la valeur stratégique des c divers accidens topographiques ou arc . tiuciels qui composent un théâtre de d guerre, car les plus importans seront examinés dans les différons articles de v ce chapitre auxquels ils se rapportent ; l cependant on peut dire en général que t cette valeur dépend beaucoup de l’habileté des chefs, et de l’esprit dont ils f sont animés ; le grand capitaine qui ( avait franchi le Saint-Bernard et ordonné le passage du Splûgen, était ] loin de croire à l’inexpugnabilitéde ces 1 chaînes. a Des bases d’cpêrattom. Le premier poiat d’un plan d’opérations est de s’assurer d’une bonne base on nomme ainsi l’étendue ou la t fraction d’un état d’où une armée tirera ses ressources et renforts[1] ; celle d’où elle devra partir pour une expédition offensive, et où elle trouvera un refuge au besoin ; celle enfin sur laquelle elle devra s’appuyer si elle couvre son pays défensivement.

Lorsqu’une frontière offre de bonnes barrières naturelles et artificielles, elle peut former ainsi, tour à tour, soit une excellente base pour l’offensive, soit une ligne de défense lorsqu’on se bornerait à vouloir préserver le pays d’invasion.

Dans ce dernier cas, il sera prudent de se ménager alors une bonne base en seconde ligne, car, bien qu’au fond une arme soit censée trouver un appui partout dans son propre pays, encore existe-t-il une grande différence entre les parties de ce pays entièrement dénuées de points et de moyens militaires, d’arsenaux, de forts, de magasins à l’abri, et les autres contrées où l’on trouverait de puissantes ressources de cette espèce : ce sont celles-là seulement qui peuvent être considérées comme des bases d’opérations solides.

Chaque armée peut avoir successivement plusieurs bases : par exemple, une armée française opérant en Allemagne aura pour première base le Rhin, elle pourra en avoir au-delà du fleuve partout où elle aura des alliés ou des lignes de défense permanentes d’un avantage reconnu ; mais si elle est ramenée derrière le fleuve, elle trouvera une nouvelle base sur la Meuse

  1. Si la base d’opérations est le plus souvent aussi celle des approvisionnemens, il y a des exceptions, du moins pour ce qui concerne les vivres. Une armée française, placée sur l’Elbe, pourrait tirer sa subsistance des provinces de la Westphalie ou de la Franconie, et sa véritable base n’en serait pas moins sur le Rhin.