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Quelques écrivains ont attribué à Monge la création de l’École centrale des travaux publics, depuis l’École polytechnique. Cette grande pensée appartient à Carnot, qui, aidé du conventionnel Prieur, de la Côte-d’Or, fonda, au commencement de 1796, cette institution célèbre, imitée par l’Europe, et d’où sont sortis tant de généraux, d’officiers supérieurs et d’hommes qui brillèrent dans les sciences et les arts ; Carnot y avait appelé, en qualité de professeurs La Place, La Grange, Monge, Berthollet, Chaptal, Hassenfratz. La création de l’École centrale des travaux publics suffirait seule pour recommander la mémoire de Carnot, qui avait calculé l’impulsion que ce centre de lumières devait donner aux esprits.

Membre du Directoire, après la promulgation de la constitution de l’an III, Carnot, ainsi qu’au Comité de salut public, n’y fut encore occupé que d’opérations militaires. À la chute de Robespierre, il fut poursuivi comme jacobin après le 18 fructidor, il fut proscrit comme royaliste, tant il est dans la destinée des hommes essentiellement nationaux de se trouver en butte aux attaques de tous les partis. Au 18 brumaire, le portefeuille de la guerre lui fut confié ; il prit donc part à la gloire de Marengo et de Hohenliden. Le bel ouvrage la Défense des Places fortes, qu’il publia quelques années ensuite, fut adopté pour l’enseignement des écoles militaires de l’Empire. Après les funestes événemens de la campagne de 1813, Carnot, serviteur constant de la France et courtisan du malheur, et qui, depuis sept ans, vivait dans la retraite, vint spontanément offrir son épée à l’Empereur. Ah c’est qu’alors la France était menacée ; il se présentait au moment où d’autres hommes, comblés de biens et chargés d’honneurs, méditaient déjà. une double trahison envers leur patrie et leur bienfaiteur. Napoléon lui confia le gouvernement d’Anvers c’est sur ce point important que les alliés portaient leurs premiers efforts. Carnot ne disposait que d’une garnison bien insuffisante de six mille hommes ; mais Carnot commandait dans Anvers, ainsi que Bayard dans Mézières. La place