Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 4, 1846.djvu/1105

Cette page n’a pas encore été corrigée

la plus exacte. Il ne tolérait pas ni que l’on provoquât ses ordres, ni que l’on apportât le moindre retard à leur exécution. Le mérite seul décidait l’avancement dans son armée. L’homme de la naissance la plus illustre et l’officier de fortune avaient, en raison des services rendus, des droits égaux à sa protection. Je me méfie, disait-il, de ces militaires qui demandent sans cesse le commandement de détachemens pour aller à l’ennemi ; ils sont comme le cheval de bronze, qui a toujours le pied levé et qui ne marche jamais.

Maurice de Saxe, prêt à rendre le dernier soupir, dit à Sénac, son médecin et son ami : « Docteur, la vie n’est qu’un songe ; le » mien a été beau, mais il a été court. » Il mourut le 30 novembre 1750, âgé seulement de cinquante-quatre ans. La force de sa constitution lui promettait encore de longues années ; mais il fut emporté par une fièvre putride après neuf jours de maladie. La France, sa patrie d’adoption, et qu’il servit glorieusement pendant trente ans, perdit un grand homme, qui avait rappelé la victoire sous ses drapeaux, auxquels, malgré les résultats de la bataille de Denain, les dernières campagnes de Louis XIV avaient enlevé une partie de leur lustre. Les guerres de la révolution et de l’empire devaient redoubler leur ancien éclat.

(Note des Rédacteurs.)