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naison des différentes armes, pour le choix des fronts étendus-ou des colonnes, et vous aurez la pensée régulatrice et savante de toutes ses propositions, soit qu’il crée ou qu’il modifie. Sous le rapport de la guerre, il est impossible de prendre les choses de plus haut et à des sources plus philosophiques que.ne le fait le maréchal. Lorsqu’il avance que le secret des combats est dans les jambes, il ne faut pas admettre qu’il ait voulu parler de l’art qui prescrit aux soldats la manière de lever et de poser le pied, et qui lui enseigne à marcher au pas cadencé ; de l’art qui apprend à faire marcher alignés quelques bataillons disposés en ordre déployé, art minutieux auquel on a donné trop longtemps une attention extrême. Ce grand homme n’avait même pas probablement en vue l’art de marcher militairement, art utile cependant, puisqu’il enseigne à parcourir en bon ordre un espace déterminé et dans un temps donné. Il est bien plus à présumer qu’il voulait parler de cet art vaste et sublime que l’homme de génie, éclairé par l’étude, la méditation et l’expérience, peut seul posséder ; art si bien connu des anciens ; que les Gustave et les Nassau ont perfectionné ; dont Turenne a donné de si grands exemples, et qui a valu à Vendôme, à Luxembourg, à Catinat, à Villars ; à Berwick, à Maurice de Saxe et à celui qui devait les surpasser, les victoires qui les ont illustrés.

Après la paix d’Aix-la-Chapelle, en 1748, le roi, qui se plut à combler l’illustre guerrier de témoignages de sa haute satisfaction pour ses glorieux services, lui avait accordé la jouissance du domaine de Chambord ; dés casernes y furent construites pour recevoir son régiment de cavalerie ; six pièces de canon, conquises sur l’ennemi, décoraient l’entrée du palais, où le service était réglé ainsi que dans une place de guerre.

Le maréchal dé Saxe était d’un caractère prompt, mais il revenait bientôt d’une première vivacité. Quoiqu’il se montrât affable envers ses subordonnés, il savait maintenir parmi eux la discipline