Page:Liskenne, Sauvan - Bibliothèque historique et militaire, Tome 4, 1846.djvu/1094

Cette page n’a pas encore été corrigée

songe plus à protéger la cavalerie qui est à sa droite et à sa gauche ; si elle ne tire pas et qu’elle conserve son feu, elle devient inutile, et dès que la ligne est percée en quelque endroit, ces bataillons sont fournés de tous côtés, et étant en carré long, ont peine à se défendre. De plus, trois où quatre bataillons ensemble tiennent trop d’étenue pour que ceux du centre soient à portée de protéger par leur feu la cavalerie qui est sur leur droite et sur leur gauche.

Celui qui est obligé de fortifier ses ailes avec de l’infanterie me peut le faire qu’en affaiblissant le corps de son infanterie, qui est au centre, Les supposant égaux en nombre, celui de son ennemi, qui n’en tire pas, devient supérieur au sien ; c’est pourquoi il faut tâcher que la diminution qui se fait au corps de l’infanterie soit moins nuisible par comparaison à l’avantage qu’en en retirera de fortifier la cavalerie. Lorsqu’une bataille se donne dans une plaine unie, hors de portée de terrains qui puissent être favorables à l’infanterie, si la cavalerie est battue, quand même l’infanterie de la même armée serait victorieuse, elle ne pourrait poursuivre sa victoire ; et ce qui pourrait lui arriver de mieux serait de se retirer en bon ordre ; cependant il faut tâcher de n’employer dans les ailes que le nombre d’infanterie nécessaire. Il faut la tirer des parties qui ne sont pas des premières exposées à l’action. Suivant cette règle, on tirera des bataillons de la seconde ligne, qu’on placera d’abord de réserve derrière les ailes à cent soixante toises ou environ les uns des autres, afin qu’ils ne puissent se détruire en croisant leur feu, lorsqu’il faudra qu’ils tirent, Le vide que ces bataillons laisseront au centre de la ligne sera partagé par les distances des bataillons qui y seront, afin que le front de cette seconde ligne conserve toujours la même étendue.

Lorsque l’ennemi approchera pour attaquer, où que l’on voudra marcher à lui, les bataillons qui sont en réserve derrière chaque aile, traverseront la seconde ligne pour ailer se placer en interligne derrière les escadrons de là première, à la tête desquels ils devront combattre. Voici la conduite que ces bataillons observeront :

Avant de traverser la première ligne, ces bataillons serreront leurs rangs à six pieds, et ensuite feront demi-tour à droite, et formeront le carré à angles ouverts. Pour avoir le dernier rang en dedans du carré, le côté du carré qui aura la tôle fera demi-tour à droite ; les côtés qui seront aux flancs, et qui feront tête en dedans, feront à droite et à gauche un quart de conversion par quart de compagnies ; pour lors ils feront tête à la marche, et leurs rangs auront six pieds de distance comme les autres. Le côté du carré qui aura la queue, et qui fait tête au front, marchera de front aussi bien que le premier ; ce bataillon demeurera où il se trouvera alors placé, suivant ce que j’ai dit, jusqu’à ce qu’on lui ordonne de marcher. Lorsqu’il en aura ordre, les deux escadrons qui seront sur son passage feront, l’un à droite et l’autre à gauche, un quart de conversion sur leur centre, et pour lors ces bataillons traverseront la ligne, et s’avanceront à vingt-cinq ou trente toises du front de cette ligne. Durant ce temps les escadrons qui auront fait un quart de conversion sur le centre, pour les laisser passer, se remettront comme ils étaient, et sur le même alignement.

Lorsque ces bataillons seront en avant de vingt-cinq ou trente toises de la ligne, ils resteront comme ils se-