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ment sur le leur, et quand le quart de conversion est achevé, les soixante files qui ont fait demi-tour à droite se remettent par demi-tour à gauche, et font tête à l’ennemi.

Ce qu’il y a de différence dans ce quart de conversion, c’est que lorsque les soixante files ont fait demi-tour à droite, celui qui leur sert de pivot se trouve au rang de derrière au lieu d’être au premier ; ce qui n’est pas un inconvénient qui doive les empêcher de bien tourner, parce qu’elles doivent se régler sur les rangs de la partie de la droite du bataillon. Ce mouvement demande moitié moins de terrain et de temps que celui qui est en usage.

Lorsque l’on est en ligne, et qu’il s’agit de s’ouvrir sur la droite ou sur la gauche pour ne pas marcher sur un si grand front, on peut diviser ce même bataillon en deux parties. Les soixante files de la droite et les soixante de la gauche. tourneront chacune sur leur centre, de même que si c’était deux bataillons séparés. Si c’est à droite, les trente files de la droite de chacune de ces deux moitiés feront le demi-tour à droite, et chacune tournera sur son centre, faisant le tourniquet ; quand il sera fait et qu’elles marcheront, eues observeront de garder toujours la même distance entre elles, que celle où elles se sont trouvées quand elles ont eu fait le quart de conversion, afin que, quand on les fera remettre par un tourniquet à gauche pour faire tête à l’ennemi, ces deux parties soient rejointes parfaitement, et ne forment plus qu’un bataillon.


Mouvemens d’un bataillon, pour marcher sur sa droite ou sur sa gauche, sur le même alignement, sans s’allonger.

Supposant un bataillon de dix compagnies sur six rangs de douze hommes chacun, la distance d’un rang à l’autre de douze pieds, il n’y a qu’à dire : A gauche par demi-rang de compagnies (qui est par six hommes), faites un quart de conversion ; pour lors chaque compagnie formera deux rangs, faisant tête au flanc gauche, et tout le bataillon se trouvera sur vingt rangs, chaque rang de trente-six hommes, et à douze petits pieds de distance l’un de l’autre, ce qui formera une colonne de quarante toises, qui est la même étendue qu’il avait en bataille.


Des mouvemens de l’escadron.

Si l’escadron est de quatre compagnies de douze maîtres à chaque rang, le front sera de quarante-huit, suivant tes distances que nous avons établies pour le faire marcher sur sa droite, on dit aux quatre compagnies : A droite par six ou par demi-compagnies. Pour lors les cavaliers de la file de la droite de chaque compagnie et ceux de la septième servent de pivot, et le quart de tour étant fait, chaque compagnie forme deux rangs de dix-huit maîtres chacun, faisant tête au flanc, et tout l’escadron sur huit rangs, dont ta colonne en marchant n’occupe que vingt-quatre toises, qui sont la même étendue que celle qu’il a en bataille. En faisant à gauche par six, il n’aura que la même étendue de terrain qu’il avait ; mais il se trouvera de trois toises plus en avant du côté de l’ennemi, et plus sur la droite aussi de trois toises ; mais pour n’être ni plus en avant ni plus sur la droite, il n’a qu’a tourner et achever le cercle, ce qui est bientôt fait.

Ce mouvement serait plus parfait, s’il avait tourné par sept au lieu de six. Par exemple, on suppose que chacune de ces compagnies ait quatorze maîtres à chaque rang, le front sera de cin-