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cadrons, l’étendue du front de chaque escadron se montera à trente toises.

La distance d’un rang à l’autre, depuis la queue du cheval du premier rang jusqu’à la tête de celui du second, étant supposée de douze pieds ; et de même celle du second au troisième rang, cela fera vingt-quatre, pieds ou quatre toises, qui, jointes à quatre autres toises pour la longueur des trois chevaux, a raison de huit pieds ou environ chacun, feront en tout, pour la profondeur, huit toises.

Cette estimation est essentielle à faire, pour pouvoir juger, par le nombre des bataillons et des escadrons, de l’étendue qu’ils occupent, soit qu’ils se trouvent placés sur une ligne ou sur plusieurs.

Nous appelons ordinairement ordre de bataille d’une armée un arrangement de troupes suivant lequel on campe le plus communément, où l’on place toute l’infanterie sur deux lignes dans le centre, et où l’on. partage la cavalerie en quatre sur les ailes des deux lignes d’infanterie.

Si une armée est composée de soixante bataillons et de cent vingt escadrons, on met trente bataillons dans le centre de la première ligne, et trente dans celui de la seconde, et sur les droites des deux lignes trente escadrons à chacune, et autant à celles de la gauche. Donnez cinquante toises de terrain par bataillon et trente par escadrons, le front sera de trois mille trois cents toises, et plaçant la seconde ligne parallèlement à la première, à cent cinquante toises derrière, cette armée formera un carré long dont les deux grands côtés auront trois mille trois cents toises, et les deux petits cent soixante-six toises, y compris l’épaisseur des deux lignes, depuis le premier rang de la première jusqu’au dernier rang de la seconde. Ainsi, suivant le nombre des bataillons et des escadrons, on doit juger de la longueur du terrain que l’armée occupera.

Cette disposition peut servir d’ordre de bataille pour combattre ; mais ordinairement elle ne sert que d’un premier arrangement, pour prendre ensuite tous ceux qui peuvent convenir, suivant les différentes occasions et situations où l’on se trouve.

Mais ce que l’on doit appeler ordre de bataille d’une armée pour combattre, c’est une disposition et un arrangement de bataillons et escadrons, faite par rapport à la situation du terrain où l’on doit combattre, et à l’ordre de bataille que l’armée qui lui est opposée a pris ou peut prendre, dans tordre le plus avantageux pour la combattre.


De la manière la plus parfaite d’armer les cavaliers et officiers de cavalerie, et de faire mouvoir et agir l’escadron.

La cavalerie porte à présent des plastrons qui devraient être à l’épreuve du fusil, attendu qu’aujourd’hui c’est l’arme qui détruit le plus la cavalerie. Ce plastron est donc très-nécessaire, et anciennement on faisait usage de cuirasses entières. Les cavaliers devraient aussi porter des calottes de fer, ainsi qu’il est ordonné.

Comme les mousquetons dont la cavalerie se servait, quand et je était en usage de tirer, ont paru depuis trop courts et de mauvaise grâce, surtout quand te cavalier est à pied et qu’il est de garde, on les a allongés, et on en a augmenté le calibre, de sorte qu’étant trop longs et trop pesans, on ne les suspend plus à la bandoulière, mais st la selle, et on en fait d’autant moins l’usage en chargeant l’ennemi, qu’on