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ainsi d’un escadron ; et désarmées ne sont autre chose qu’un nombre de bataillons et d’escadrons assemblés dans un même lieu. Les mouvemens qui sont propres à un bataillon ou à un escadron, le sont à tous ; ainsi, dans leurs mouvemens particuliers, tous ceux d’une armée y sont renfermés ; la différence n’est que dans l’étendue du mouvement, et de même que les armées se divisent en bataillons et escadrons, de même aussi les bataillons et escadrons se divisent en parties que l’on appelle divisions, de sorte que la connaissance parfaite des mouvemens de ces divisions nous fait comprendre facilement tous ceux d’une armée, si nombreuse qu’elle puisse être.

Il faut considérer le bataillon et l’escadron de trois manières ou comme des corps solides, ou comme des corps divisibles jusqu’à l’unité, ou comme flexibles dans toute leur étendue, et ce, suivant les différens mouvemens qu’on leur fait faire. Il en est de même d’une armée entière.

Pour pouvoir démontrer la manière de faire mouvoir une armée et de la mettre en bataille, il faut commencer par régler le terrain qu’un soldat et un cavalier occupent dans les rangs, soit en bataille ou en marchant.

En donnant à chaque soldat, dans les rangs ; un pied pour son épaisseur et autant d’un coude à l’autre pour sa largeur, il se trouvera occuper deux pieds de distance ; et si on lui fait faire tête au flanc par un à droite ou un à gauche, il n’occupera pour lors qu’un pied de distance, qui est celle de son épaisseur ; mais en marchant il occupera également deux pieds, qui font l’évaluation d’un pas.

À l’égard du cavalier, on estime que le cheval a, dans sa longueur, trois fois son épaisseur ; que ceux dont nous nous servons oui sept pieds de longueur, plus ou moins. Il en faut faire l’estimation sur le pied des plus longs, et évaluer leur épaisseur, compris le cavalier qui est dessus, à environ trois pieds. Le plus ou le moins n’est pas sensible sur le terrain ; mais pour en faire une estimation fixe sur le papier sans fraction de calcul, il faut donner au cheval neuf pieds de longueur, sur trois pieds de largeur ou d’épaisseur. Suivant ces estimations, trois soldats de front occuperont une toise, deux cavaliers de front occuperont aussi une toise. Cela supposé, un bataillon, qui est de six cents hommes, et dont les rangs seront à cinq de hauteur, aura cent vingt hommes à chaque rang, et formera un front de deux cent quarante pieds, qui font quarante toises.

Lorsque les distances de ce bataillon, d’avec ceux qu’on met sur ses deux flancs. de droite et de gauche, occupent le quart du front, c’est dix toises qu’il faut y ajouter par bataillon ; moyennant quoi l’étendue du front, pour chaque bataillon, se montera à cinquante toises.

On estime que la distance d’un rang à l’autre est de douze pieds, y compris l’épaisseur de l’homme ; ainsi du premier rang au cinquième inclusivement, il y a quarante-huit pieds pour les mouvemens ordinaires ; car on sait bien que, dans le moment que l’on va charger, les rangs de derrière se serrent contre les premiers.

Il en est de même d’un escadron qu’on suppose de cent quarante-quatre maîtres sur trois rangs : chaque rang a sera de quarante-huit maîtres. Chaque cavalier occupe trois pieds de front, ce qui en fait cent quarante-quatre, c’este à-dire vingt-quatre toises ; en y ajoutant six pour les distances entre les es-