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guerre. C’est par cet art que tout se met en mouvement ; que les armées, qui n’en sont que le mécanisme, agissent et combattent ; c’est par lui que l’on apprend à faire des projets de guerre, de même qu’à en bien juger ; c’est un art, en un mot, qu’on peut apprendre sans sortir de chez soi. De plus, avec quelques troupes aussi bien qu’avec une armée, quand on saura la théorie, on pourra, en tels pays que ce soit, représenter autant de différens combats et » de batailles que l’imagination peut s’en figurer et en faire voir toutes les règles, en sorte que lorsqu’il surviendra une guerre et qu’il s’agira de combattre, les chefs se trouveront instruits et les troupes exercées à former de bons ordres de bataille, suivant les différentes situations des lieux. Comme elles en connaîtront toute la force, cela leur donnera de la confiance à combattre avec art, au lieu que les chefs et les armées qui attendent que l’on soit en guerre pour apprendre les mouvemens et les ordres de bataille qui peuvent convenir à la situation des lieux, sont toujours exposés à se faire battre faute de principes et de règles. Je voudrais, ajoute Puységur, détruire une autre opinion vulgaire, qui est de croire que depuis l’usage des armes à feu, la guerre se fait d’une façon différente de celle qui était en pratique auparavant, et qu’ainsi tout ce que l’on peut recueillir sur la guerre chez les anciens n’est plus en usage. Je dirai à ce sujet que la science et l’art de la guerre ont été et seront toujours les mêmes ; qu’ils ne varient pas, de quelques armes qu’on se serve ; que les capitaines qui ont été à la tête des armées, et qui ont su la guerre par principes, de tous les temps ont été obligés de former leurs ordres de bataille suivant les différentes situations des lieux où ils devaient combattre, et suivant l’usage qu’ils devaient faire de leurs armes. Nos ordres de bataille, pour combattre aujourd’hui, doivent être formés sur les mêmes principes. »

Cette opinion de Puységur, sur les principes de l’art de la guerre,