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POLYBE, LIV. XXXII.

campagne et les villes, mais qu’on les obligea de payer cinq cents talens pour les fruits qu’ils en avaient perçus depuis le commencement de la contestation. (Ibid.)


Prusias, Eumène et Ariarathe députent à Rome.


Le premier de ces rois envoya des ambassadeurs à Rome avec des Gallo-Grecs pour porter des plaintes contre Eumène. Celui-ci fit faire le même voyage à son frère Attalus pour répondre aux accusations de Prusias. Ariarathe y députa aussi, et ses ambassadeurs, en présentant une couronne de la valeur de dix mille pièces d’or, devaient faire connaître au sénat de quelle manière il avait reçu Tibérius, et le prier qu’on lui déclarât ce qu’on souhaitait de lui, et qu’il était prêt à exécuter tout ce qu’on jugerait à propos de lui ordonner. (Ibid.)


Accueil que fait Demétrius aux ambassadeurs romains. Il députe lui-même à Rome et y fait conduire les meurtriers d’Octavius.


Dès que Ménocharès fut arrivé à Antioche et qu’il eut fait part à Démétrius de l’entretien qu’il avait eu avec Tibérius et les autres commissaires dans la Cappadoce, ce prince crut n’avoir rien de plus important à faire que de gagner leur amitié autant qu’il lui serait possible. Tournant donc de ce côté-là toutes ses pensées, il leur envoya des ambassadeurs, d’abord dans la Pamphylie, ensuite à Rhodes, où on leur fit de sa part tant de promesses, qu’enfin il obtint d’eux qu’ils le déclareraient roi. Tibérius contribua beaucoup à lui faire avoir le royaume de Syrie. Il lui voulait du bien, et il s’employa dans cette occasion avec tout le zèle qu’on pouvait attendre d’un ami. Le prince, après un bienfait si signalé, fit partir sans délai pour Rome des ambassadeurs qui, outre une couronne, livrèrent au sénat celui qui avait tué Octavius et le grammairien Isocrate. (Ibid.)


II.


Ambassadeurs d’Ariarathe et d’Attalus bien reçus à Rome.


Les ambassadeurs d’Ariarathe, introduits dans le sénat, offrirent une couronne de la valeur de dix mille pièces d’or, firent valoir, comme ils devaient, l’extrême attachement qu’avait le roi leur maître pour la république romaine, et en prirent à témoin Tibérius, qui attesta tout ce qu’ils avaient avancé. Sur ce témoignage, le sénat reçut la couronne avec beaucoup de reconnaissance, fit présent au prince, à son tour, de ce que les Romains estiment par dessus toutes choses, du bâton et de la chaise d’ivoire, et renvoya les ambassadeurs avant l’hiver.

Après eux Attalus arriva. Les consuls alors avaient pris possession de leur dignité. Les Gallo-Grecs que Prusias avait envoyés, et plusieurs autres députés d’Asie, étalèrent les griefs qu’ils avaient contre Attalus ; et quand ils eurent fini, le sénat, non content de décharger ce prince de toutes les accusations qu’on avait intentées contre lui, le combla d’honneurs et de dignités : car, autant il avait d’aversion pour Eumène, autant il aimait Attalus et se faisait un plaisir d’en relever la gloire. (Ibid.)


Les ambassadeurs de Démétrius arrivent à Rome. — Hardiesse étrange de Leptine, meurtrier d’Octavius. — Épouvante d’Isocrate.


Ménocharès et les autres députés de Démétrius arrivèrent à Rome, appor-

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