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POLYBE, LIV. XXII.

« Les Étoliens auront un respect sincère et sans réserve pour l’empire et la domination romaine. Ils ne donneront passage, par leur pays ni par leurs villes, à aucunes troupes qui marcheraient contre les Romains, ou contre leurs alliés, ou contre leurs amis, et ne leur fourniront aucun secours par autorité du conseil public. Les amis et les ennemis du peuple romain seront les leurs, et ils feront la guerre à quiconque les Romains la feront. Ils rendront tous les transfuges et les prisonniers des Romains et de leurs alliés, à l’exception de ceux qui, pris pendant la guerre, auraient été pris une seconde fois après être retournés dans leur patrie ; à l’exception encore de ceux qui étaient ennemis des Romains, pendant que les Étoliens étaient du nombre de leurs alliés. Ces prisonniers et ces transfuges seront remis aux magistrats de Corcyre dans l’espace de cent jours, en comptant depuis la ratification du traité. Si quelques-uns ne se trouvent pas pendant ce terme, quand ils paraîtront, ils seront rendus sans fraude, et il ne leur sera plus permis de retourner dans l’Étolie. Les Étoliens donneront incessamment en argent aussi bon que celui de l’Attique, au proconsul qui est en Grèce, deux cents talens euboïques. La troisième partie de cet argent, ils pourront, s’ils veulent, la payer en or, pourvu que pour dix mines d’argent ils en donnent une d’or. Du jour du traité en six ans, ils payeront chaque année cinquante talens, qu’ils enverront à Rome. Ils livreront, dans le terme de six ans, au consul, quarante ôtages, dont aucun ne sera ni au-dessous de neuf, ni au-dessus de quarante ans, tous au choix des Romains. Il n’y en aura aucun, ni préteur, ni général de la cavalerie, ni scribe public, ni qui ait été auparavant en ôtage à Rome. Ils auront soin que ces ôtages soient transportés à Rome. Si quelqu’un de ces ôtages vient à mourir, ils le remplaceront par un autre. La Céphallénie ne sera pas comprise dans le présent traité. Dans les terres, les villes et sur les hommes qui étaient sous la puissance des Étoliens du temps des consuls Titus, Quintius et Cn. Domitius et depuis, ou qui ont été de nos alliés, les Étoliens n’y auront aucun droit. La ville et le territoire des Éniades appartiendront aux Acarnaniens. » Les sermens faits sur ces articles, la paix fut arrêtée. Ainsi furent réglées les affaires des Étoliens, et en général de tous les Grecs. (Ambassades.) Dom Thuillier.


III.


En quel temps le consul Manlius fit la guerre aux Galates.


Cette guerre se termina en Asie pendant qu’on traitait à Rome de la paix avec Antiochus, que tous les ambassadeurs qui étaient venus d’Asie travaillaient à la faire conclure, et que dans la Grèce la guerre était allumée contre les Étoliens. (Ibid.)


Moagètes, tyran de Cibyre, ne se résout qu’à peine à préférer son salut à son argent.


Moagètes, tyran de Cibyre, était un homme cruel et faux. Il mérite bien que je parle de lui non pas en passant, mais avec soin et diligence, et que je rappelle à ce sujet tout ce qui tient à mon histoire.

À l’approche du consul, qui, pour le sonder, avait déjà envoyé en avant