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POLYBE, LIV. XIV.

tirer d’embarras pourvu qu’on fût bien d’accord ; que cependant on devait délibérer sur les moyens de faire la paix, sur les conditions que l’on voudrait accepter, et sur la manière dont on pourrait se délivrer des maux dont on était accablé. Après une longue discussion on approuva l’un et l’autre sentiment, de sorte qu’aussitôt après le conseil ceux qui devaient partir pour l’Italie se mirent en mer ; l’amiral monta sur ses vaisseaux ; les uns travaillèrent aux fortifications de la ville, et les autres tinrent de fréquens conseils sur ce que chacun avait à faire.

Comme l’armée romaine ne trouvait rien qui lui résistât, et que tout, au contraire, pliait sous la terreur de ses armes, elle regorgeait de butin. C’est pourquoi Scipion jugea à propos d’en faire porter la plus grande partie dans son premier camp, d’aller avec les troupes légères s’emparer d’une forteresse qui était au-dessus de Tunis, et de camper à la vue des Carthaginois, dans la pensée que cela jetterait l’épouvante parmi eux. Ceux-ci, ayant placé en peu de jours sur leurs vaisseaux l’équipage et les vivres nécessaires, se disposaient à mettre à la voile pour exécuter leur projet, lorsque Scipion arriva à Tunis. Ceux qui gardaient cette place craignirent d’en être attaqués et prirent la fuite. Tunis est environ à cent vingt stades de Carthage, d’où on le voit presque de quelque endroit de la ville qu’on le regarde. Nous avons déjà dit que c’était un poste que la nature et l’art avaient rendu imprenable. Les Romains étaient à peine campés, que les Carthaginois levèrent l’ancre et vinrent par mer à Utique. Scipion en fut frappé. Dans la crainte que son armée navale, qui ne s’attendait pas à cette entreprise, et qui ne s’y était pas préparée, ne souffrit quelque échec, il quitte aussitôt Tunis et se hâte de porter du secours de ce côté. Il y trouve des vaisseaux de guerre, propres, il est vrai, à éloigner ou à approcher des machines, en un mot à faire un siége, mais nullement en état de combattre ; au lieu que les ennemis avaient travaillé tout l’hiver à y préparer leur flotte. Désespérant donc de pouvoir résister à l’ennemi dans une bataille, il prit le parti d’environner ces bâtimens de trois ou quatre rangs de vaisseaux de charge, et ensuite..... (Voyez la suite de cet événement dans le xxxe livre de Tite-Live.) Dom Thuillier.



III.


Ptolémée Philopator.


Polybe dit, livre xiv, que Philon avait été lié avec Agathocle fils d’Osmandie, compagnon du roi Philopator. (Athenæi Deipnosoph. lib. vi, c. 13.) Schweigh.


Polybe dit, livre xiv, que Ptolémée Philadelphe avait fait élever dans Alexandrie à son amie de festin, Cleino, un grand nombre de statues qui la représentaient vêtue d’une simple tunique et tenant une coupe à la main. Ses plus beaux palais ne portaient-ils pas le nom de Myrtis, de Mnésis et de Pothéine, bien que Mnésis et Pothéine fussent des joueuses de flûte, et Myrtis une courtisane tirée des maisons publiques ? mais Ptolémée Philopator ne vivait-il pas sous les lois, et comme sous le sceptre de la courtisane Agathoclée qui mit le désordre dans tout le pays ? (Ibid., lib. xiii, c. 5.) Schweigh.

On sera peut-être étonné que, dans un même endroit, je rassemble sur l’Égypte beaucoup de faits éloignés les