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POLYBE, LIV. VIII.

fit en sorte que les marchandises pussent naviguer sur le Pont-Euxin sans courir de dangers, et fut d’un grand secours aux Byzantins pendant les guerres qu’ils eurent à soutenir contre les Thraces et les Bithyniens. (Excerpta Valesian.) Schweigh.


Polybe, dans le huitième livre de son Histoire, rapporte que Cavarus le Gaulois, qui était, du reste, un homme vertueux, fut perverti par Sostrate de Calcédoine, son conseiller. (Athænæi lib. vi, c. 13.) Schweigh.


VII.


Belle conduite d’Antiochus.


Antiochus était venu camper devant Armosate (ville située entre l’Euphrate et le Tigre, dans le territoire appelé la Belle-Plaine), et se préparait à en faire le siége. Xerxès, gouverneur de cette place, ayant bien compris les préparatifs du roi, eut d’abord le dessein de fuir. Quelque temps après, craignant que, la capitale prise, il ne fût dépouillé de tous ses états, il changea de sentiment et envoya demander une conférence à Antiochus. Les courtisans du roi étaient d’avis qu’il se saisît de ce jeune prince qui se présentait de lui-même, et qu’il donnât le royaume à Mithridate, son neveu ; mais le roi de Syrie, loin de suivre ces conseils violens, reçut le jeune roi, fit la paix avec lui, et lui fit remise de la plus grande partie des tributs que son père lui devait ; il se contenta de trois cents talens, de mille chevaux et de mille mulets avec leurs harnais. Il mit ordre aux affaires du royaume, et donna en mariage à Xerxès, Antiochis sa fille. Un procédé si noble et si généreux lui fit beaucoup d’honneur et lui gagna les cœurs de tous les peuples de cette contrée. (Excerpta Valesian.) Schweigh.


VIII.


Annibal prend la ville de Tarente par trahison.


Les Tarentins n’étaient d’abord sortis de la ville que comme pour faire quelque expédition. S’étant, une nuit, approchés du camp des Carthaginois, quelques-uns restèrent cachés dans un bois qui était sur le chemin ; mais Philémène et Nicon allèrent jusqu’aux portes du camp. Saisis par les gardes, ils furent conduits à Annibal, sans dire ni d’où ils étaient, ni qui ils étaient, mais annonçant seulement qu’ils voulaient parler au général. Quand ils lui eurent été présentés, ils lui dirent qu’ils seraient bien aises de l’entretenir sans témoins. Annibal ne demandant pas mieux, ils commencèrent par une longue apologie de leur conduite et de celle de leur patrie, et finirent en chargeant les Romains de quantité d’accusations différentes, pour faire entendre à Annibal que ce n’était pas sans raisons qu’ils avaient pris le parti de les abandonner. Ce général, après les avoir loués de leur résolution et leur avoir témoigné beaucoup d’amitié, les renvoya en leur ordonnant de revenir au plus tôt lui parler une seconde fois de cette affaire ; et pour avoir le temps de penser mûrement à ce que ces jeunes gens lui avaient proposé, et faire croire aux Tarentins que ceux-ci étaient, en effet, sortis de la ville pour butiner, il leur dit que quand ils seraient à une distance raisonnable du camp, ils n’avaient qu’à pousser devant eux les bestiaux qui paissaient et les hommes qui les gardaient, qu’ils ne craignissent pas d’être poursuivis, qu’il veillerait à leur sûreté.

Nicon suivit exactement les ordres