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POLYBE, LIV. XXXIV.

Toute cette voie porte le nom d’Egnatia ; mais sa première partie porte encore celui de chemin de Candavie. Candavie est le nom d’une montagne d’Illyrie, où mène ce chemin, entre la ville de Lychindus (Achrida) et un lieu nommé Pylon qui sépare l’Illyrie de la Macédoine. De là il passe près de Barenus, et va par Héraclée, par les Lyncestes et par les Eordi, à la ville d’Édesse, à celle de Pella et jusqu’à Thessalonique. Toute cette distance est, selon Polybe, de 267 milles. (Ibid.)


Le circuit du Péloponnèse, sans suivre les contours des golfes, est de 4 000 stades, selon Polybe. (Strabo, lib, viii.) Schweigh.


Ce n’est pas sans raison qu’Artémidore relève l’erreur de Polybe qui compte environ 10 000 stades depuis le cap Malée jusqu’à l’Ister (le Danube) au nord. Artémidore assure qu’il n’y en a que 6 500. La cause de cette erreur est que Polybe ne parle point du plus court chemin, mais de celui qu’un général d’armée aura par hasard suivi. (Ibid.)


IX.


Quant aux lieux qui suivent en ligne droite le fleuve d’Euphrate et la ville de Tomisa, fort de la Sophène, jusqu’à l’Inde, les distances qu’Artémidore en donne sont conformes à celles d’Ératosthène. Polybe dit aussi que, pour ces lieux, il faut s’en rapporter de préférence à Ératosthène. Il commence par Samosata de la Comagène, située près du passage et du Zeugma (pont) de l’Euphrate, et il compte, depuis la frontière de la Cappadoce, près de Tomisa, jusqu’à cette ville, 450 stades. (id., lib. xiv.) Schweigh.


X.


Polybe, qui visita la ville d’Alexandrie sous les rois, déplore amèrement la situation où il la trouva depuis. Elle avait, dit-il, trois espèces d’habitans : 1o les Égyptiens ou natifs du pays, intelligens et soumis aux lois ; 2o les mercenaires, très-nombreux et indisciplinés. C’était en effet un ancien usage d’entretenir des troupes étrangères ; mais la nullité des princes leur avait appris à commander plutôt qu’à obéir ; 3o les Alexandriens qui, par la même raison, n’étaient pas faciles à gouverner. Ils valaient cependant mieux que les mercenaires, parce que, bien que formés d’une population mêlée, ils étaient Grecs d’origine, et, comme tels, gardaient quelque chose du caractère propre de la nation grecque. Au reste, cette classe d’habitans fut presque anéantie, principalement par Évergète Physcon, sous le règne duquel Polybe vint à Alexandrie. Ce prince, irrité de leurs révoltes, les livra plusieurs fois à la fureur des soldats et les fit massacrer. D’après l’état de cette ville, ajoute le même auteur, il ne reste plus qu’à dire avec Homère :

Parcourir l’Égypte, route longue et pénible.

(id., lib. xvii.) Schweigh.



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