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POLYBE, LIV. XXXIV.

que de l’Iapygie jusqu’à la ville de Sila on trouve 562 milles, et que de Sila jusqu’à la ville d’Acylina, il y 178 milles. (Strabo, lib. vi.) Schweigh.


Polybe compte au plus 2 000 stades depuis le détroit de Sicile jusqu’au cap Lacinium, et 700 stades de Lacinium, lieu consacré à Junon, jadis très-riche et rempli d’une multitude d’offrandes, au cap Iapygien. Ce dernier intervalle forme ce qu’on appelle l’ouverture du golfe de Tarente. (Ibid.)


Polybe nous dit : « Des trois escaliers d’Hiera, l’un est en partie détruit ; mais il en subsiste deux dont le plus vaste présente un orifice rond de cinq stades de tour ; cet orifice se rétrécit en forme d’entonnoir jusqu’au point où il n’a plus que cinquante pieds de diamètre, et où il se trouve élevé d’un stade au-dessus du niveau de la mer, qui s’aperçoit au fond du Cratère quand l’air est serein. »

Si ces rapports sont croyables, peut-être faut-il aussi ne pas rejeter les traditions mythiques concernant Empédocle. « Chaque fois, ajoute Polybe, que c’est le vent du sud qui doit souffler, il se forme autour de l’île un nuage ténébreux qui empêche d’apercevoir la Sicile ; mais quand c’est le vent du nord, on voit s’élever du Cratère, dont il vient d’être parlé, des flammes claires, et le bruit qui en sort est plus violent. L’effet du vent d’ouest tient une sorte de milieu entre les effets respectifs de ces deux vents. Les autres cratères sont semblables à celui-ci pour la forme ; mais leurs exhalaisons ne sont pas aussi fortes. Selon l’intensité du bruit, comme suivant l’endroit d’où commencent à sortir les exhalaisons, les flammes et la fumée, on peut prédire quel vent soufflera dans trois jours ; quelquefois même, d’après le calme total des vents à Lipara, les habitans du lieu ont prédit, et toujours sans se tromper, des tremblemens de terre. (Ibid.)


VIII.


Près du Pont-Euxin on trouve le mont Hæmus (le Balkan), qui est la plus haute des montagnes de ce pays. Il divise la Thrace presque en deux parties égales. Polybe se trompe, lorsqu’il avance que du sommet de l’Hæmus on aperçoit les deux mers ; car, outre que la distance de cette montagne à la mer Adriatique est considérable, il y a dans l’intervalle trop d’obstacles pour que la vue puisse se porter jusqu’à cette mer (id., lib. vii.)


Les premières parties de la côte du golfe Ionien sont les environs d’Épidamne (Durazzo) et d’Apollonie (Polina). De cette dernière ville, on va en Macédoine par la voie Egnatia, dirigée vers l’est, et mesurée par des pierres milliaires jusqu’à Cypsèle et au fleuve Hébrus (Mariza), ce qui comprend un espace de 535 milles[1]. Si, comme on fait ordinairement, on évalue le mille à 8 stades, on aura la somme de 4 280 stades ; mais si l’on suit le calcul de Polybe, qui ajoute deux plèthres, c’est-à-dire un tiers de stade à chaque mille, on doit ajouter à la somme que nous venons de nommer 178 stades, ce qui fait le tiers de 535 milles. Ceux qui parlent d’Épidamne, et ceux qui partent d’Apollonie, après avoir parcouru une égale distance de chemin, se rencontrent au même point de la voie.

  1. 142 lieues 2/3 de 20 au degré.