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POLYBE, LIV. XXXIV.

IV.


Polybe de Mégalopolis, en parlant, dans son livre xxxiv, des pays d’Ibérie et de Lusitanie, dit que, dans les profondeurs de la mer, il y a des chênes à glands dont se nourrissent et s’engraissent les thons. Ce ne serait donc pas s’éloigner beaucoup de la vérité que de dire que les thons sont des espèces de porcs de mer, et que, semblables aux cochons de terre, ils se nourrissent et s’engraissent à l’aide de glands. (Athenæi lib. vii, c. 14.) Schweigh.


Polybe prétend que la mer pousse ces glands jusque sur les côtes du Latium, à moins, ajoute-t-il, qu’il n’en croisse de semblables en Sardaigne, et dans les pays voisins de cette île. (Strabo, lib. iii.) Schweigh.


Polybe, en décrivant, dans son livre xxxiv, la félicité de la Lusitanie, pays de l’Ibérie que les Romains appellent Hispania (Espagne), raconte que dans ce pays telle est l’excellence de la température, que la race humaine et les autres animaux y sont très-prolifiques, et que les fruits n’y meurent jamais. Les roses, les lis, les asperges et autres fruits semblables n’y manquent que pendant trois mois de l’année. La nourriture qu’on y tire de la mer est aussi plus abondante, meilleure et plus belle que dans notre mer. On achète pour une drachme un boisseau d’orge. Un boisseau de froment se vend pour neuf oboles d’Alexandrie ; l’amphore de vin, pour une drachme ; un chevreau de moyenne grosseur, pour trois ou quatre oboles ; un lièvre autant ; un agneau, trois ou quatre oboles ; un porc gras, pesant cent livres, cinq drachmes ; une brebis, deux drachmes ; un figuier, trois oboles ; un veau, cinq drachmes ; un bœuf propre au joug, dix. La chair des animaux n’a presque aucune valeur ; on la distribue gratuitement ou on l’échange contre d’autres marchandises. (Athenæi lib. viii, sub init.) Schweigh.


V.


Du fleuve Bétis, la contrée a pris le nom de Bétique, comme elle a pris celui de Turditanie de ses habitans, qui s’appellent Turditans ou Turdules. Ces deux noms, suivant quelques-uns, ne désignent qu’un même peuple ; mais d’autres pensent qu’ils désignent deux peuples différens. Polybe est de ce dernier sentiment, puisqu’il dit que les Turdules sont au nord des Turditans. .....

À l’avantage d’un pays fertile, la Turditanie joint celui des mœurs douces et civilisées de ses habitans, ce qui, suivant Polybe, doit s’entendre aussi des Celtiques, non-seulement à cause du voisinage de ces peuples, mais encore parce qu’ils sont unis aux Turditans par les liens du sang. Ils sont cependant moins civilisés que ces derniers, parce qu’ils vivent dispersés dans des villages. (Strabo, lib. iii.) Schweigh.


Dicéarque, Ératosthène, Polybe et la plupart des écrivains grecs placent les Colonnes près du détroit. (Ibid.)


Polybe raconte que, dans le temple d’Hercule, bâti dans l’île de Gadès, il y a une source d’eau potable, dans laquelle on descend par un petit nombre