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la Captivité, et[1] en 1521, celui qu’il adressa aux Augustins de Wittemberg, il ne dit point qu’il eût appris du Diable les raisons dont il se servait contre les Messes privées. On voit même qu’il avait peur que la plupart des Religieux de ce Couvent ne pussent porter une si nouvelle et si étrange doctrine. Sa Préface le montre bien: il dit[2] que peu de gens sont capables de résister à l’autorité de toute l’Église et à la pratique universelle de tant de siècles; il ajoute qu’il craint bien qu’il n’y ait encore plusieurs faibles parmi eux. Et les croyant capables de s’effrayer par la seule nouveauté de sa doctrine, il n’avait garde de leur dire qu’il la tenait du Diable.

Étrange égarement de Luther sur l’administration des Sacrements.

Onze ou douze ans après, quand Luther vit tant de peuples courir après lui, et qu’il n’avait qu’à dire une chose pour la faire croire, il ne feignit point, en faisant son troisième traité contre les Messes privées, d’y insérer le récit de sa Conférence avec le Diable, et d’aller même jusqu’à dire, pour l’autoriser, que le Diable pouvait non seulement enseigner dans l’Église, mais y administrer tous les Sacrements. Cette proposition[3] est étonnante mais la manière dont Luther l’explique l’est

  1. Hospin., ibid., fol. 22, Scripsit Lutherus sub finem ann. 1521. ad Fratres Augustinianos ex Pathmo suo librum De abrobanda Missa privata.
  2. Luth., De abroganda Missa privata, tom. 2.
  3. Hospinien en a été surpris: «Luther, dit-il, dans son livre de la Messe privée et de l’onction des Prêtres, est allé jusqu’à dire qu’il y aurait un vrai Sacrement, quand même il serait fait par le Diable» In libro de Missa privata et unctione Sacerdotum, anno 1533. edito, eo usque progressus est, ut diceret, Sacramentum verum futurum, etiam si a Diabolo conficeretur, Hospin„ 2 part., Hist. Sacr., fol. 14 verso.