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s’il avait été du sentiment du Diable sur les Messes privées, avant que de l’entretenir, leur accord aurait été fait et il n’aurait pas fallu disputer sur ce point, comme ils firent.

En second lieu, il paraît que, quand il eut cet entretien avec le Diable, il croyait encore qu’il y avait sept Sacrements; car le Diable en tire un argument contre lui:[1] Ce sont là, lui dit-il, vos sept Sacrements. Or il est certain que dans son livre de la Captivité de Babylone, il ne parle plus en homme qui croit qu’il y a sept Sacrements; il le nie même formellement: Avant tout,[2] dit-il, il faut que je nie qu’il y ait sept Sacrements, et que je n’en admette pour le présent que trois, savoir le Baptême, la Pénitence et le Pain. D’où il suit nécessairement qu’il n’a écrit son livre de la Captivité, qu’après sa Conférence avec le Diable: car si, dès le temps de cette Conférence, il n’avait cru que trois Sacrements, le Diable aurait mal argumenté contre lui, d’alléguer qu’il en croyait sept.

Il est clair aussi que le livre qu’il écrivit aux Augustins de Wittemberg sur l’Abolition des Messes privées, n’a été fait qu’après cette Conférence, puisque dans ce livre il parle contre les Messes privées, et que dans la Conférence il les soutient de toute sa force contre le diable.

Il paraît même, par les arguments dont ils se servent l’un et l’autre, que Luther était encore dans l’Église. [3]N’ai-je pas reçu, dit-il dès le commencement, l’onction et la consécration des mains de l’Évêque? N’ai-je pas fait toutes ces choses par le commandement de mes Supérieurs?... Pourquoi n’aurais-je pas consacré, puisque j’ai prononcé sérieusement les paroles de Jésus-Christ? Cela marque évidemment qu’il était encore dans l’Église; aussi le Diable, dans cet endroit, lui parle en ces termes:[4] C’est ce que ni toi, ni aucun autre Papiste ne peut nier, et dans un autre:[5] mais toi qui es un impie, et qui ne connais pas Jésus-Christ, tu es là debout tout seul, et tu t’imagines que Jésus-Christ a institué pour toi seul le Sacrement, et un peu plus loin:[6] Tout le reste de l’Église, qui ne sait pas même que

  1. Ibid., fol. 229.
  2. De Captiv. Babyl., tom,2.
  3. Tom. 7, fol. 228.
  4. Ibid.
  5. Ibid., fol. 129.
  6. Ibid.