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prêtre, ni le pain véritablement le corps du Christ.»

« Je ferai une comparaison: supposons qu’on administre le baptême là où il n’y a personne à baptiser ; qu’un évêque, par exemple (selon la coutume ridicule[1] qui a eu cours chez les Papistes), s’avise de baptiser une cloche et une sonnette, c’est-à-dire une chose qui ne peut ni ne doit être baptisée : dis-moi, je te prie, serait-ce là un véritable baptême ? Ici tu es bien forcé de convenir que non. Car qui pourrait baptiser ce qui n’existe point[2], ou ce qui n’est point personne apte à être baptisée ? Quelle sorte de baptême serait-ce là, si, en versant de l’eau je prononçais en l’air ces paroles : Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ? Qui donc, dans ce cas, recevrait la rémission de ses péchés, ou le Saint-

  1. C’est une calomnie, l’Église ne baptise point les cloches: elle les bénit seulement, comme elle bénit les ornements et les autres choses qui servent au service divin. Et c’est proprement pour avertir que les choses ainsi bénites ne doivent pas servir à des usages profanes.
  2. Aussi ne baptise-t-on pas, et jamais on n’a baptisé, que quand il y a un sujet propre à recevoir le Sacrement du Baptême. Et de même le Prêtre ne célèbre pas seul. Il offre le sacrifice tant pour lui-même que pour les assistants : Orate, fratres, ut meum ac vestrum sacrificium acceptabile fiat apud Deum (« Priez, mes frères, afin que mon sacrifice qui est aussi le vôtre, soit acceptable devant Dieu. »). Telle est une des prières du Prêtre