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la Messe, gardé le sacrement pour toi seul, tu n’en as rien communiqué aux autres. Bien plus, il t’était interdit[1] de le leur donner tout entier. Quel sacerdoce est-ce donc là ? Quelle Messe et quelle consécration ? Quelle sorte de Prêtre es-tu, qui n’as pas été ordonné pour l’Église, mais pour toi-même? Voilà, certes, une onction dont le Christ ne sait rien, et qu’il ne reconnaît pas. »

« Troisièmement, la pensée et le dessein du Christ, ses paroles l’indiquent assez, c’est qu’en faisant usage du sacrement, nous annoncions sa mort. Faites ceci, dit-il, en mémoire de moi, et comme ajoute Paul, jusqu’à ce qu’il vienne. Et toi, diseur de Messes privées, dans toutes tes Messes, tu n’as pas même une seule fois prêché ou confessé le Christ ; tu t’es réservé pour toi seul le sacrement[2] ; »

  1. Qui a dit au Démon qu’il est défendu au Prêtre de donner le Sacrement aux fidèles ? Il devait se souvenir du Concile de Trente, session 22, chapitre 6, où le S. Concile désire que les fidèles communient aux Messes sacramentellement.
  2. Mais s’il ne s’est présenté personne pour communier aux Messes dites par Luther, ce n’était pas sa faute : il faudrait, pour que le Diable parlât vrai, qu’il reprochât à Luther d’avoir refusé la communion à ceux qui se présentaient pour la recevoir. Autrement tous ses raisonnements portent à faux, et ne peuvent être admis par un esprit juste.