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« Telle était ta foi, tu n’en avais point d’autre[1], quand tu reçus l’onction de l’Évêque, et tous ceux qui donnaient l’onction, comme ceux qui la recevaient, pensaient ainsi, et non autrement, de Jésus-Christ. C’est pourquoi, vous éloignant du Christ comme d’un juge cruel, vous aviez recours à la Vierge Marie et aux Saints[2]: c’étaient vos Médiateurs entre le Christ et vous. Voilà comme on a ravi sa gloire à Jésus-Christ[3]. C’est ce que ni toi[4], ni aucun autre Papiste ne pourra nier. Donc vous avez été oints, consacrés et tondus, et vous avez sacrifié à la Messe comme des Païens, et non comme des Chrétiens. Comment donc auriez-vous pu consacrer dans une pareille Messe, ou célébrer vraiment la Messe? Il n’y avait là personne ayant pouvoir de consacrer, et n’est-ce pas,

  1. L’esprit de mensonge fait ici connaître ce qu’il est, lorsqu’il dit que les prêtres de l’Église Catholique n’ont point de confiance en la miséricorde de Jésus-Christ ; qu’ils ne le regardent pas comme médiateur ; qu’ils le tiennent comme un juge cruel ; qu’ils ne le traitent pas de médiateur. Et c’est sur ces faux exposés qu’il prétend qu’il n’y a point de vraie foi en Jésus-Christ dans l’Église Catholique. Toutes les prières de la Messe s’adressent toujours à Dieu, et finissent par Jésus-Christ comme médiateur.
  2. Le Diable attaque l’Invocation des Saints, en supposant faussement que l’Église fait tort à la médiation de Jésus-Christ lorsqu’elle a recours à leurs prières ; car l’Église croit simplement qu’il est bon et utile de prier les Saints qui règnent avec Dieu, dans ce même esprit de charité qui nous porte à demander le secours de nos frères qui vivent sur la terre. Conc. Trid. Sess. 3. sessio de Invoc. etc. Exposit. de M, l’Évêque de Meaux, art. 6 de l’Invocation des Saints, pages 19 et 20.
  3. Le Démon cherche ici à tromper le pauvre Luther : loin de ravir la gloire à Jésus-Christ, c’est au contraire la faire valoir, puisqu’on s’adresse aux Saints, non pour éloigner ou ne pas reconnaître la médiation de Jésus-Christ, mais au contraire pour la demander avec instance par le moyen de ses amis et de ceux qui lui sont chers dans la céleste patrie, comme ils lui ont été chers sur la terre.
  4. Ces paroles font voir que Luther était encore dans le sein de l’Église, lorsqu’il eut cette apparition, qui l’engagea à secouer le joug de la Religion Catholique.