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cet ennemi de notre salut tourne sans cesse autour de nous comme un lion rugissant, pour nous dévorer? Mais, dès qu’on n’écoute plus l’Église Catholique[1] que Jésus-Christ nous commande d’écouter comme lui-même, et qui est, selon l’expression de S. Paul, la colonne et l’appui de la vérité, il faut nécessairement écouter l’Esprit de mensonge. Celui qui connaît Dieu, dit St Jean[2], nous écoute; mais celui qui n’est point de Dieu, ne nous écoute pas; et c’est par là, ajoute le même Apôtre, que nous connaissons l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur.

Ce fut sans doute ce dernier esprit, qui suggéra à Zuingle ce qu’il avait à répondre au Chancelier de Zurich[3], dont les raisons l’avaient fort embarrassé dans une assemblée qu’on y tint sur le sujet de l’Eucharistie[4]. Je songeais en dormant, dit Zuingle, que je disputais encore avec le Chancelier, et que j’étais demeuré tellement muet, que je ne pouvais exprimer ce que je savais être vrai. En cet état je vis tout d’un coup un AVERTISSEUR (je ne sais[5] s’il était blanc ou noir) qui me dit: Hé, pauvre homme, que ne lui réponds-tu ce qui est écrit en l’Exode, C’EST LA PÂQUE, c’est-à-dire LE PASSAGE DU SEIGNEUR? Et il ajoute que s’étant servi de cet endroit de l’Écriture dans l’assemblée, qui se tint le lendemain, toutes les âmes qui avaient encore quelque scrupule sur sa doctrine, la reçurent avec joie.

Ces exemples vérifient bien à la lettre ce que dit le S. Esprit par la bouche de S. Paul[6], que dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi, s’arrêtant aux esprits d’erreurs et aux doctrines des Diables.

  1. Matth., 18, 17.
  2. I Joan, 4, 6.
  3. Hospin., 2 p., Hist. Sacram., fol. 25. Faux Pasteur de Drelincourt, sect. 47, p. 162.
  4. Zuingl. in subsid. Euch., tom. 2, fol. 249. Hospin., 2 p.,Hist, Sacram., fol. 26.
  5. C’est-à-dire, «je ne sais qui il était».
  6. I Timoth., 4, 1.