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Donc, pour en revenir à notre Opuscule, il était déjà fort rare, lorsque Lenglet-Dufresnoy eut l’idée de le réimprimer, avec des notes de lui, dans son Recueil de Dissertations sur les Apparitions, les Visions et les Songes (Paris, 1715, 4 vol.in-12). « Cette pièce, dit-il, est très importante par sa singularité. Qui ne sera surpris de voir que Martin Luther, homme de beaucoup d’esprit, avoue dans la Relation de cette conférence, que c’est de l’Ange de ténèbres, auteur du mensonge, et que tout Chrétien doit avoir en horreur, qu’il tient une Doctrine, qui pour être crue, par l’homme fidèle, qui pour être adoptée par une société entière, devait du moins être proposée par un Ange de lumières, reconnu avec certitude comme envoyé par l’Auteur de toute vérité ? Je m’en rapporte aux plus zélés Protestants, ses disciples. N’est-ce pas un excès condamnable dans Luther de s’être livré à ses préventions et d’avoir abandonné le sentiment unanime de l’Église Catholique, pour suivre aveuglément les suggestions du Démon, que dans le moment de leur conférence reconnaît lui-même pour un séducteur et un Ange de ténèbres ? Nous avons cru, aux Remarques de M.l’Abbé de Cordemoy,