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AUTOUR D’UNE AUBERGE

que vous les demandez… et vous avez raison, vous n’avez pas de meilleur ami que votre Curé.

« Ce sont ces titres d’ami et de père qui me poussent à travailler contre l’alcool. Car celui qui s’habitue à prendre de ce poison s’abrutit insensiblement. Les ravages de l’alcool sont incalculables. Que de maladies il engendre ! Cette boisson brûle les organes, l’estomac, le foie, le rein, le cœur. Elle occasionne les dérangements du cerveau, les syncopes du cœur, l’apoplexie, l’épilepsie, la démence… C’est la boisson qui peuple les asiles d’aliénés. Oh ! combien il est coupable le gouvernement de notre pays qui n’élève pas une digue puissante contre ce courant envahisseur, de crainte de voir ses revenus diminuer. Oui ! Mes Frères, les ministres, les députés, sont responsables de cet état de choses qu’ils tolèrent. Ils ont peur des hôteliers des grandes villes. Pourquoi reculent-ils ? pourquoi ne font-ils pas des lois sévères contre ces buvetiers ? pourquoi ne protègent-ils pas notre race contre l’alcool ? Pourquoi ?… je vais vous le dire : C’est que la plupart de nos représentants ont pour amis des hôteliers qui, dans les luttes électorales, mettent à leur disposition, pour corrompre le peuple, l’argent et l’alcool.

« La seconde Raison, c’est que l’alcool rapporte un bénéfice énorme au gouvernement. Mais ce bénéfice n’est pas clair… ! Non ! il y a des pertes : le gouvernement doit entretenir de son argent des asiles, des hô-