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AUTOUR D’UNE AUBERGE

étrangers que nous ne connaissons pas, et qui ne reviendront peut-être jamais plus ici ? Comme vous le voyez, l’argument peut se résumer comme suit : les voyageurs trouveront toujours à loger même si nous n’avons pas d’auberge, un grand nombre s’en réjouiront à cause des dépenses que ces lieux leur occasionnent, et notre paroisse y gagnera.

Maintenant, Mme Latulle, pour répondre à ce que vous avanciez tout à l’heure, que la boisson est un remède, dites-moi dans quel livre de médecine vous avez trouvé cela. J’étudie depuis de longues années cette brûlante question et je n’ai trouvé que des auteurs qui prétendent le contraire. Bien plus, aucun médecin ne pourra enseigner à ses clients ce que vous dites, autrement il serait en désaccord avec les données de la science médicale qui condamne l’alcool. Il y a des cas où l’alcool peut rendre quelques services : ces cas sont rares, par exemple : dans la fièvre typhoïde et la pneumonie.

— Pour moi, M. de Verneuil, je vous dirai que la boisson est un vrai remède. J’étais toujours malade lorsque je me faisais soigner par le docteur, aujourd’hui, je ne suis pas encore forte, mais quand je suis indisposée mon vieux me donne du « gin » ou du bon « brandy » et je reviens en un clin d’œil. Un verre bien chaud, sucré, réchauffe et guérit.

— Non, Madame, la boisson n’a jamais guéri per-