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AUTOUR D’UNE AUBERGE

lutte. Puissent nos gens ouvrir enfin les yeux !

En quittant M. Héroux, M. de Verneuil résolut de se rendre chez Latulle le soir même. Il arriva quelques minutes après huit heures. Il est tard, se dit-il en lui-même, il me faut, pourtant entrer !

Comme il allait frapper il entendit une voix : « Quand on pense que cet hypocrite de Verneuil, ce mangeur de balustres, s’est rendu jusque chez les Boisdru pour les cabaler et pour les engager à travailler contre l’auberge. C’est Boisdru, l’aîné, qui l’a reçu et de la belle manière ! Je vous assure qu’il ne s’y frottera plus le cher homme. M. Latulle, je ne haïrais pas à le rencontrer pour voir s’il a une aussi belle façon avec les hommes qu’avec les femmes… »

Pour sûr, se dit M. de Verneuil, c’est mon Rougeaud qui parle. Eh bien, mon petit, tu vas être servi à souhait, et ce disant, il frappa nerveusement à la porte.

— Entrez, cria Latulle !… Tiens, M. de Verneuil !

Ce dernier ne s’était pas fait prier pour entrer. Il salua tout le monde d’un sourire amical. Rougeaud, en personne, faisait la partie de cartes avec Mme Bancheron, Latulle avec Mme Poulin. Bancheron et Poulin fumaient leurs énormes brûlots, tandis que Mme Latulle tricotait des bas de laine.

— Vous ne m’attendiez pas, dit de Verneuil à Latulle, c’est vrai qu’il est un peu tard, je ne