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AUTOUR D’UNE AUBERGE

tentés de recommencer. Supposons qu’il y en ait de ces « trous », croyez-vous en bonne vérité qu’ils causeront autant de dommages qu’une seule buvette peut causer ? Je dis non ! et voici ma raison : Dans les « trous » il n’y va que la canaille, les gens qui ne s’occupent pas de leur réputation. Les jeunes gens qui se respectent n’y iront pas, ou du moins ne les fréquenteront pas assidûment, tandis qu’une auberge étant tolérée, leurs visites, en cet endroit, sont moins remarquées, ils peuvent, et c’est ce qu’ils font d’ailleurs, y aller continuellement. En un mot, ceux qui fréquentent les « trous » ne s’en vantent pas, c’est en secret qu’ils y vont, tandis qu’à l’auberge ils y vont au grand jour. M. Héroux en voulant recommencer cette campagne ne fait que son devoir ; il ne demande pas trop. Conscient de la lourde responsabilité qui lui pèse sur les épaules, il veut enlever cette occasion qui démoralise sa paroisse, et nous tous, nous devons l’aider dans cette campagne. Pour en revenir aux « trous », lorsqu’on les trouvera on les dénoncera : ce qui me paraît facile. Allons, mon bon ami, vous êtes avec nous ?

M. de Verneuil, les prêtres ont leur opinion là-dessus ; moi j’ai la mienne, et je la garde.

— Voyons, mon cher Monsieur, cette question n’est pas soumise à l’opinion d’un chacun ; vous le savez parfaitement bien. Il n’est pas permis aux paroissiens qu’ils soient simples particuliers,