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AUTOUR D’UNE AUBERGE

vous rencontrerez.

— Comptez sur moi, M. de Verneuil, puisque nous recommençons la lutte, je me fais un devoir de combattre à vos côtés. À bientôt !

Les deux hommes échangèrent une chaude poignée de mains et se séparèrent. Langevin ne manqua pas à la parole donnée. Il rencontra des amis, les mit au courant de la situation, les entretint des projets de M. Héroux, discuta longuement cette question et finit par en convaincre plusieurs que le devoir du moment était de travailler à abolir l’auberge.

— Vous voyez que ça va mal dans la paroisse, mes bons amis, nos jeunes gens ont sous les yeux des scènes d’ivrognerie révoltantes. Pourquoi n’essayerait-on pas, pour un an du moins, à abolir cette boutique ? Voyons comment les affaires marcheront. Si dans un an on n’est pas satisfait, on renouvellera l’octroi une autre année.

De tels raisonnements, si pleins de bon sens ne pouvaient manquer de produire une bonne impression sur ceux que la question d’argent ne liait pas à Sellier. Ce dernier, toutefois, se garda bien d’intervenir dans le débat. Il écouta tout sans broncher, puis rencontra Rougeaud qu’il mit au courant de ce qui se brassait. C’est là que cet acolyte, sur la demande de son maître, commença sa campagne dans le but de conserver l’auberge dans la paroisse, et l’on sait déjà