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AUTOUR D’UNE AUBERGE

M. Langevin, dit-il, j’ai un service à vous demander. — Quel est-il ? — J’ai besoin de votre concours pour une cause que vous connaissez et qui intéresse la paroisse.

— Dites, M. de Verneuil, si je puis vous être utile, comme toujours, je suis à votre disposition.

— Vous avez entendu, hier. M. le Curé, vous avez compris qu’il faut ressusciter la lutte contre l’auberge : un bon catholique n’a pas le droit de rester en arrière quand tout le monde travaille.

— Vous avez raison, M. de Verneuil, il faut que l’auberge disparaisse, c’est une nécessité qui s’impose. Pour moi, il y a longtemps que je le désire. Hier encore après la messe deux jeunes gens que vous connaissez sont passés complètement ivres. Si c’est pour cette cause que vous réclamez mes services, j’en suis, et des premiers. J’ai des enfants et j’en veux faire des hommes et non pas des ivrognes.

— Très bien parlé, M. Langevin, je vous en remercie de la part de notre dévoué Curé, ce bon M. Héroux ne fait que gémir sur cette paroisse.

Puisque vous êtes de notre côté, comme je le pensais, il faut commencer à semer la bonne semence immédiatement, car nos ennemis ne s’arrêteront pas, eux, vous le savez par expérience personnelle. Pourquoi, tandis que vous allez au moulin, ne profitez-vous pas de cette occasion pour dire un bon mot à ceux que