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AUTOUR D’UNE AUBERGE

d’hommes arrivés au pouvoir dans ces conditions !

Ces explications éclaircissent le manque de patriotisme remarqué depuis si longtemps chez nos hommes publics. L’alcool et l’esprit de parti ont raison des plus nobles sentiments. Ce mot d’ordre est lancé : louons, approuvons le chef, quelque mesure qu’il prenne. Excusons ses fautes trop évidentes pour être cachées : promettons des réformes qui ne viendront jamais, des routes, des ponts, des chemins de fer. Le bon Canadien, qui ne voit qu’un côté de la médaille, est pris à son propre piège. Si à cette plaie vient s’ajouter la protection à outrance en faveur des amis de la cause, on peut juger des résultats.

Dans la paroisse de Notre-Dame tout n’était pas rose. M. Héroux se dépensait en vaines exhortations ; malgré son zèle, à l’époque où nous commençons notre récit, il n’avait encore rien gagné. Les têtes dirigeantes avaient acquis plus d’autorité que lui. Les ivrognes invétérés, les lâches chrétiens, poussés par leurs chefs, faisaient du tapage et empêchaient l’action des bons qui se contentaient de gémir.

Sellier, chaque année, entrait en campagne, mais il poussait surtout Rougeaud qui possédait à un plus haut degré que lui la confiance et l’estime de la population. Avec de l’argent, Sellier restait maître de la position en dépit de tous les sermons de M. Héroux. Ce dernier, comptant toujours sur ses bons paroissiens,