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CHAPITRE IV.

UNE CALAMITE NATIONALE


L’auberge de Notre-Dame de la Pointe-aux-Foins causait des dommages incalculables tant aux familles du lieu qu’à celles des alentours. Il devenait nécessaire de la faire disparaître, ce n’était pas chose facile. Là, comme d’ailleurs dans toutes nos paroisses canadiennes, l’auberge avait de chauds partisans. C’est un fait triste à constater, l’auberge trouvera toujours des apôtres pour la défendre. Certaines gens ne peuvent comprendre que cette boutique est une nuisance, et des hommes, qui ne sont pas méchants, feront une lutte active pour entraver le mouvement de tempérance et soutenir ces buvettes.

Vous leur donnerez les meilleures raisons du monde, ils seront sourds à vos légitimes protestations. Ni les appels de l’autorité religieuse, ni les arguments les plus péremptoires ne feront impression sur leur esprit. Une paroisse qui n’a pas de débit de boisson, selon eux, est vouée à la ruine. Cette question délicate se complique encore lorsque les partisans, pour réussir, la mêlent à la politique. Alors, les passions s’échauf-