Page:Lisbois - Autour d'une auberge, 1909.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
AUTOUR D’UNE AUBERGE

Là, ne s’arrêtèrent pas les insultes. Les honnêtes gens, les bons chrétiens eurent à souffrir longtemps de tours, de perfidies, que les hommes de Sellier, poussés par l’alcool, ne rougissaient pas de faire au grand jour.

— Pourvu, disait-on, qu’ils n’en viennent pas aux dernières extrémités !

Enfin les semaines s’écoulèrent, et l’on crut que l’orage était terminé.

Quand, un soir de grande chaleur, pendant le mois de juillet, tandis que le vent soufflait avec violence, le feu se déclara dans la maison et les bâtiments de M. Bonneterre. Ce fut une Dame Verchères qui donna l’alarme.

La cloche de l’église, sonnée à toute volée, fit accourir les paroissiens au secours des incendiés. Toutefois le vent propagea les flammes sur les maisons voisines et plusieurs furent consumées.

M. Bonneterre reçut l’hospitalité chez une personne charitable. Ce brave citoyen avait perdu tout ce qu’il possédait. M. Héroux vint le consoler dans son malheur.

Cet événement jeta d’émoi dans la paroisse. On fit une enquête, et l’on en vint à la conclusion que le feu avait été allumé par une main criminelle.

Comme quelques jours auparavant, au cours d’une, dispute avec Bonneterre, Rougeaud avait menacé ce