sion de le dire déjà, la loi de la Province favorise les débits de liqueurs. Chaque municipalité peut accorder une licence d’auberge à tout individu qui en fait la demande, pourvu qu’il présente une requête revêtue de vingt-cinq signatures des contribuables. Il est évident qu’on trouve toujours facilement ces signatures : l’hôtelier a des parents, des amis, des alliés, qui seront pour lui. Il saura se gagner les faveurs des conseillers, en les recevant avec politesse à son auberge, leur payant « un petit-coup » : ce qui produit un effet magique sur beaucoup de personnes. Il y a plus : celui qui veut conserver ou obtenir une licence, saura, dans le temps, donner même à ses acolytes, une forte récompense pour stimuler leur zèle. Dites-moi, si avec de tels moyens, on ne peut obtenir le nombre de signatures exigées par la loi !
S’agit-il de faire annuler cette demande… La même loi réclame les signatures de la majorité des contribuables. Alors, comment connaîtrons-nous qu’une paroisse est opposée à l’auberge ? Il faudra se mettre sur le chemin, voir chacun des paroissiens, exiger leur signature et cela, autant de fois qu’il y aura de demandes adressées au Conseil. Cette loi n’est-elle pas absurde ? Elle l’est en effet, il faudrait l’amender.
M. Héroux et ses amis préparaient en secret leurs plans d’attaque. « Si nous voulons réussir, disait l’Ami, nous devons cette année jeter Rougeaud et Labou-