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AUTOUR D’UNE AUBERGE

rendu les Canadiens sérieux, moraux, prolifiques ; leurs vertus familiales font l’admiration de tous ; leur vigueur et leur santé révèlent une vitalité qui n’est pas près de s’éteindre ». Mais, s’ils font ces appréciations flatteuses c’est pour revenir plus activement à la charge contre nous, en méprisant tout ce que nous avons de plus précieux : notre foi. C’est à la foi qu’ils en veulent : ils reconnaissent les services qu’a rendus l’Église à notre nationalité, sans comprendre que c’est pour cela que nous aimons cette bonne Mère et que nous sommes attachés à elle : ils veulent détruire son influence parmi nous. Pour moi, je comprends qu’on puisse haïr une personne qui nous a fait du mal, une société qui nous nuit ; mais qu’on poursuive d’une haine implacable l’Église qui a fait tant de bien aux peuples de l’univers et qui nous a sauvés, nous, je ne le comprends pas !

Aussi, voyez-les à l’œuvre, ces hommes, ils ne viendront pas vous dire, dès maintenant, de faire la guerre à l’Église : ils connaissent trop le bon sens du Canadien français ; mais ils feront des insinuations malveillantes ; ils plaindront le peuple d’être trop fidèle à son clergé. Ils ridiculiseront nos écoles. Au reste, ils trouveront toujours des Canadiens qui feront cause commune avec eux et qui continueront leur œuvre, même dans les grands journaux.

Hélas ! il faut bien l’avouer, nous sommes un peu